Arthur Jafa
Part 1
20 juillet - 5 septembre - Part 2
16 Novembre - 16 Janvier
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This exhibition marks the first of a two part exhibition series by artist Arthur Jafa.
Part 1 is centred around Jafa’s newest film LOML. The title, an acronym that spells out ‘Love Of My Life’, pays direct tribute to musician and cultural critic Greg Tate, a dear friend of Jafa’s who passed in 2021.
The film, shown as a singular and immersive installation, makes manifest the intense and overbearing experience of grief. At the centre of grief is a destabilisation, a sense of absolute molecular disruption. The inherent paradox being that it is the most painful of any emotion, but also the most pure. No moment holds more clarity than at the centre of grief. The pain is absolute.
It is from this position that this work was born, seeing a striping away of any abundance of imagery for which Jafa is known, the core, the heart of his work lies here. In the manipulation of the sonic and pure light. Power, love and ascension made manifest. There is no beauty without the pain and here in this work both are held.
The score’s main sample is from Michael Jackson’s ‘Someone in the Dark,' famously featured on the soundtrack to Spielberg’s ET. It is a cacophonous outpouring, at once deeply moving and melancholic, the manifestation of the desire to grapple with the scale of loss, but also embraces flashes of joy, in this case through music.
The piece envelops the viewer in a sonic and visual texture, akin with the experimentations seen in Man Ray’s earliest films, or in Sturtevant’s destabilised allusions to Plato, where the surface of the image is rendered unstable, dissolving the certainty one holds in images, embodying a vibrating tonality, pushing you to enter a space of the internal, and in turn eternal.
Arthur Jafa (b. 1960, Tupelo, Mississippi)
At the forefront of thinking through how Blackness is rendered, imagined and lived in society, artist, filmmaker and theorist Arthur Jafa draws from a substantial film and still image database he has been assembling since the 1980s, to make bold, visceral films and room-size installations that lay bare anguish, outrage, power, history, cultural memory, rupture, pleasure, and repair. Placing one resonant cultural artifact – footage whether newly shot or found – next to another, through astute juxtaposition of images and ideas, coupled with lyrical, syncopated editing, he renders both the beauty of a ‘new harmonic’ and searing critique. Renowned for his cinematography – a body of work that includes Julie Dash’s seminal 1991 film Daughters of the Dust, films by Spike Lee, Isaac Julien, and John Akomfrah – Jafa creates work that approximates the radical power, beauty, and alienation of Black life in the West, while seeking to make visible (or emancipate) the power embedded in modes of African expression.
Solo exhibitions of Jafa’s work have been organised by London’s Serpentine Gallery, the Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive, and the Louisiana Museum of Modern Art, Denmark. In 2019, he received the Golden Lion for Best Participant of the 58th Venice Biennale. In the summer of 2020, Jafa worked with a global consortium of art museums and institutions to live stream Love is the Message, The Message is Death in alignment with global uprisings for racial justice. Jafa's films screen at the Los Angeles, New York, and Black Star Film festivals, and his artwork is in celebrated collections worldwide, including the Metropolitan Museum of Art; Tate Modern, London; the Stedelijk Museum, Amsterdam; and the LUMA Foundation, in Zurich and Arles, amongst many others.
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FR :
Champ Lacombe présente une exposition d’Arthur Jafa déclinée en deux volets.
La première partie s’articule autour du dernier film de Jafa, LOML. Le titre, un acronyme qui signifie « Love Of My Life », rend directement hommage au musicien et critique culturel Greg Tate, un ami très cher de Jafa qui est décédé en 2021.
Le film, présenté sous la forme d’une installation singulière et immersive, rend manifeste l’expérience écrasante du deuil, au centre duquel se trouve une déstabilisation profonde, un sentiment de perturbation moléculaire, une émotion qui est intrinsèquement la plus douloureuse et, paradoxalement, la plus pure. Aucun moment ne recèle une clarté comparable à celle qui se niche au cœur du chagrin, là où la douleur est absolue.
Cette œuvre, qui se détache de la profusion et de la juxtaposition d’images pour lesquelles Jafa est connu, naît de cette réflexion. Le coeur de son travail se dénue ici, dans l’élémentaire manipulation du son et de la lumière. Le pou- voir, l’amour et la volonté d’ascension y sont traduits. Il n’y a pas de beauté sans douleur : dans cette œuvre, les deux fusionnent.
La partition principale est échantillonnée de « Someone in the Dark » de Michael Jackson, chanson célèbre pour son inclusion dans la bande originale du film E.T de Spielberg. Il s’agit d’une effusion dissonante, profondément émouvante et mélancolique, exprimant le désir de faire face à l’ampleur de la perte tout en embrassant des éclairs de joie qui la transcendent - ici matérialisés par le biais de la musique.
La pièce enveloppe le spectateur dans une texture sonore et visuelle, proche des expérimentations des premiers films de Man Ray, ou des allusions de Sturtevant à Platon, dans les œuvres où la surface de l’image est rendue ins- table, dissolvant l’évidence propre à sa nature figurative, incarnant une tonalité vibrante, poussant le spectateur à entrer dans un espace de l’internalité, et par là même de l’éternel.
Arthur Jafa (né en 1960, Tupelo, Mississippi)
À l’avant-garde de la réflexion sur la manière dont l’identité noire est rendue, imaginée et vécue dans la société, l’artiste, cinéaste et théoricien Arthur Jafa puise dans une vaste archive de films et d’images fixes qu’il assemble depuis les années 1980 pour réaliser des films audacieux et viscéraux ainsi que des installations à grande échelle qui exposent sans détour l’angoisse, l’indignation, le pouvoir, l’histoire, la mémoire culturelle, la rupture, le plaisir et la réparation. En plaçant un artefact culturel résonnant – des séquences, qu’elles soient nouvellement tournées ou trouvées à côté d’un autre, par des juxtapositions astucieuses d’images et d’idées, couplées à un montage lyrique et syncopé, il rend à la fois la beauté d’une « nouvelle harmonie » et une critique cinglante. Réputé pour sa cinématographie – un corpus de travail qui inclut le film séminal de Julie Dash de 1991, Daughters of the Dust, des films de Spike Lee, Isaac Julien et John Akomfrah, et des vidéoclips pour Solange Knowles et Jay-Z – Jafa crée des œuvres qui approchent le pouvoir radical, la beauté et l’aliénation de la culture noire en Occident, tout en cherchant à rendre visible (ou à émanciper) le pouvoir inhérent aux modes d’expression africains.
Des expositions personnelles des œuvres de Jafa ont été présentées à la Serpentine Gallery de Londres, au Berke- ley Art Museum et à la Pacific Film Archive, ainsi qu’au Louisiana Museum of Modern Art, au Danemark. En 2019, il a reçu le Lion d’or du meilleur participant à la 58e Biennale de Venise. Au cours de l’été 2020, Jafa a travaillé avec un consortium mondial de musées d’art et d’institutions pour diffuser en direct Love is the Message, The Message is Death en alignement avec les soulèvements mondiaux pour la justice raciale. Les films de Jafa sont projetés aux festivals de Los Angeles, de New York et de Black Star Film, et ses œuvres d’art font partie de collections célèbres dans le monde entier, notamment le Metropolitan Museum of Art, la Tate Modern de Londres, le Stedelijk Museum d’Amsterdam et la Fondation LUMA, à Zurich et à Arles, parmi beaucoup d’autres. Pour plus d'informations :